mercredi 21 septembre 2011

Aux armes, citoyens...



Formez vos bataillons parce que là c'est n'imp'.

Jean-François Copé brasse de l'air, ça, on le savait déjà. Mais là, sans doute pas très content qu'on ne parle pas de lui, il balance son tube de l'automne: l'allégeance aux armes.

C'est beau, ça sonne, ça claque, ça clinque de balancer comme ça un terme bien chargé en désuétude pour faire genre, un peu.

On pourrait s'acharner ici bas à reprendre la définition d'allégeance, etc etc, on pourrait dire qu'il se plante sur toute la ligne.
Inutile, ça tombe sous le sens.
Pourquoi ne pas s'attarder sur la manoeuvre électoraliste?
A quoi bon, après le coup de réacs' que nous ont fait les 80 députés UMP qui brairent en vain à l'endroit de l'arrivée de la théorie du genre dans des manuels de SVT, nous sommes plus qu'au parfum.
On le sait, nous avons affaire à une droite qui va jouer sur tous les arguments réactionnaires et rétrogrades les plus subtils (non non, ce n'est pas ironique!) et sournois pour faire de l'ombre au FN et récolter des voix.
Ce serait plus classe de clamer haut et fort que y'en a vraiment marre de tous ces boucaques qui nous envahissent et qui font chier avec leurs mosquées, etc etc. (là, c'est ironique hein...)
Mais non non, ils flirtent plus lâchement avec de vieilles idées sentant bon la poussière et l'anti-mites.


Non, ce qui me fait doucement rire jaune, c'est la réaction de l'opposition, particulièrement au sein du PS.
Les gars se claquent sur les cuisses, s'indignent, haut et fort, enfin surtout fort.
L'argument qui est revenu dans la bouche des uns et les autres est le suivant : la majorité en place qui a supprimé le service militaire obligatoire en appelle aujourd'hui à l'allégeance aux armes? Ridicule!
Et combien ridicule, chères têtes d'affiches du PS qui battez actuellement la campagne aux primaires.
Primaire, c'est bien ce qui caractérise ici l'argument de nos aspirants futurs chefs de l'Etat.



Je suis très bien placé pour me souvenir que l'abolition du service militaire obligatoire est entrée en vigueur en juin 2001 parce que j'étais sursitaire depuis six ans et cela faisait déjà une poignée d'années qu'on nous bassinait avec cette loi qui mettait tant de temps à entrer en vigueur.
Certes, comme le disent si bien les socialistes français aujourd'hui, c'est Jacques Chirac qui a lancé l'idée de cette loi.
Mais en 2001, le premier ministre, c'était qui? Hein? Attendez, j'entends pas... Qui ça? Ha, oui, Lionel Jospin hein...
Ok, il fait pas les lois tout seul. Bha non, il les met en place avec les députés à l'assemblée, à l'époque majoritairement socialistes...
Donc c'est super de balancer ce formidable argument de contestation, c'est juste dommage d'avoir la mémoire si courte.
Contestation électoraliste? Noooooon, vous rêvez...

Petite source historique sur Wikipédia où l'on a bien l'historique des différents projets de loi sur cette suppression du service militaire national. Initiée par Chirac et sous une majorité parlementaire de droite, Jospin et son ministre de la défonce heu défense ont vite fait de la réviser, une fois arrivés au pouvoir en 1997, après la dissolution de l'Assemblée Nationale par Chichi.

1 commentaire:

  1. Pourquoi pas l'allégeance au chef de l'Etat, comme l'avait imposée Pétain à la jeunesse de l'époque. Cela avait eu pour effet d'en pousser un certain nombre dans le maquis rejoindre la Résistance.
    Mais ne rêvons pas aujourd'hui...
    Creslin Paup

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